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Intervention du 10 avril

Publié par Frédéric CUVILLIER sur 13 Avril 2007

Extraits de l’intervention de Frédéric CUVILLIER mardi 10 avril –Visite de J.-M. AYRAULT, Député Maire de Nantes, Président du Groupe Socialiste à l’Assemblée Nationale.

 

10 jours, il nous reste un peu plus de 10 jours avant le 1er tour de cette élection – 1er tour dont on sait, de triste souvenir, qu’il n’est pas une simple péripétie, qu’il n’est pas simplement une étape avant le grand jour. Nombreux sont encore les indécis – tout reste à faire donc et tout est possible.

Des rencontres et des contacts, des discussions, il y a certes les convaincus…

Convaincus de Gauche d’abord… bravo à eux ! encore faut-il que ceux-ci ne cèdent pas à la tentation de l’utopie,

Il est agréable - nous ne sommes pas différents - de rêver à un monde que nous voulons parfait et heureux. Mais souvent pour eux, cette tentation de l’utopie, d’un monde à changer, s’arrête aux portes des responsabilités… On condamne le système, alors on n’y participe pas, on n’y participe pas, alors on ne change rien, et comme on ne change rien tout devient plus dur et plus injuste… c’est psychédélique.

A ceux là nous disons, au moins aidez-nous, ne vous fourvoyez pas une nouvelle fois  et ne ruinez pas l’espoir de millions de français !

Si vous ne le faites pas pour nous, faites le au moins pour eux, ils le méritent.

Il y a les convaincus de droite… Il nous reste 10 jours, pour eux il n’y a plus rien à faire.

Et puis quoi de plus normal pour ceux qui sont du côté de la richesse, pour ceux dont les lendemains sont assurés pour eux, leurs enfants et souvent leurs futures générations… quoi de plus normal qu’ils souhaitent que rien ne change.

Ils voteront Sarkozy car ils sont heureux de ce qui est fait depuis 10 ans.

Car ils sont fiers du Bilan des gouvernements Raffarin, de Villepin et Parisot.

Que peuvent-ils rêver de mieux ? Ce dont ils rêvaient, eux l’ont fait. Moins de justice, moins d’impôts pour ceux qui possèdent le plus, moins de protection car eux sont protégés, moins d’Etat, de services publics qui assurent l’égalité républicaine car ils n’en ont pas besoin et ne veulent donc pas payer pour, moins d’école publique car ils ont les moyens de s’offrir les meilleures formations coûteuses, moins de santé publique…. Pour eux donc, passez votre chemin.

Et puis un grand nombre, ceux qui hésitent, doutent, craignent.

 Alors à ceux là demandez-leur, demandez-leur si tout peut continuer ainsi ? Demandez-leur s’ils pensent que les choses vont bien ? Demandez-leur s’ils ne pensent pas que l’avenir de leurs enfants mérite une France plus solidaire ?

 A ceux là, posez-leur cette simple question « notre ville, nos communes, notre département, notre région ont –ils intérêt à ce que les choses continuent ainsi » ?

Est-il normal que dans notre région où les gens souffrent plus qu’ailleurs, où le chômage est plus important qu’ailleurs – est il normal que l’on accentue l’inégalité territoriale, que l’Etat se décharge sur nos collectivités exsangues, saignées, des collectivités qui doivent elles, plus qu’ailleurs, assurer la solidarité pendant que l’Etat se défausse et se défile.

Est-il normal que là où les besoins sont les plus forts, on supprime dans nos académies des milliers de postes d’enseignants, d’encadrement scolaire ? Que l’on accorde les dotations les plus faibles pour les établissements de santé alors même et toutes les études sont ici pour le prouver, plus qu’ailleurs, nous en avons besoin?

 A ceux qui hésitent, qui doutent demandez-leur enfin s’ils n’ont pas peur.

Ils vous diront peut-être, et de bonne foi : je verrai pour le 2ème tour, le risque de l’extrême est dépassé – 2002 c’est fini.

 Rien n’est moins sûr. Et quand bien même, si par grand bonheur c’était le cas, n’est-ce pas parce que le candidat de la droite, nourrit au biberon des thèses les plus dures, a largement emprunté au registre de l’extrême, s’est drapé dans certains de ses habits.

Exagéré ? Mais où est la responsabilité lorsque celui qui veut être le Président de tous les français, est le candidat de la méfiance et de la division ?

Il va mettre le feu dans les banlieues pour apparaître comme le meilleur des pompiers, assimilant la jeunesse française à la racaille et usant de son arme favorite le Karcher ?

Il divise les salariés, les oppose aux chômeurs et à ceux qui vivent des minima sociaux,

Il stigmatise les fonctionnaires pour les opposer aux salariés,

En d’autres temps électoraux, Chirac parlait du bruit et de l’odeur pour aller sur les terres de Le Pen. Sarkozy lui en donne une version contemporaine et parle « des agneaux égorgés dans les appartements »,

Il feint de parler l’intégration, mais dans son discours de Poitiers, il présente des immigrés comme « ceux qui veulent soumettre leur femme, ceux qui veulent pratiquer la polygamie, l’excision ou le mariage forcé ceux qui ne veulent pas que leur femme s’habille comme elle le veulent »

N’ont-ils pas peur, tous ces indécis, lorsque celui qui veut être Président de la République dit vouloir détecter les futurs délinquants dès la maternelle ou, dernière en date, affirme que la pédophilie est innée et génétique ?

N’ont-ils pas peur de voir accéder à la tête de l’Etat quelqu’un qui déclare « on ne peut éduquer les jeunes en s’appuyant uniquement sur des valeurs temporelles, matérielles, voire même républicaines … et de poursuivre … la dimension morale est plus solide plus enracinée lorsqu’elle procède d’une démarche spirituelle , religieuse… ».

Alors, oui je le dis, nous avons besoin d’une France plus juste car une France plus juste sera une France plus forte. Nous avons besoin de solidarité, notamment territoriale, et non de divisions et d’inégalités ou d’exclusions… Alors il nous reste 10 jour pour assurer à Ségolène ROYAL les conditions de la victoire…