Intervention devant le rassemblement national des élus socialistes et républicains

Mon intervention devant le rassemblement national des élus socialistes et républicains

Dimanche 18 mars Porte de Versailles.

Des centaines de milliers d’hommes et de femmes vivent en ce moment, sur nos territoires, à cet instant où nous nous parlons, les moments des plus angoissants de leur existence. L’angoisse de perdre toute dignité, toute fierté… L’angoisse de ne plus même pouvoir assumer ni l’avenir de leurs proches, de leurs enfants, ni de répondre aux nécessités de leur quotidien.

Cette situation, notamment dans notre région Nord/Pas-de-Calais, nous la connaissons nous élus locaux, nous la vivons aux côtés de nos concitoyens et, avec eux, nous la subissons.

A peine élu maire de ma ville, Boulogne-sur-mer, j’apprenais par quelques lignes d’un communiqué des dirigeants de l’entreprise, la fermeture du site de la COMILOG, 1^er producteur mondial de ferromanganèse, dernier fleuron de l’industrie sidérurgique de notre littoral ; j’apprenais dans le même temps que plus de 600 emplois étaient supprimés ; autant de familles plongées dans la détresse…, l’activité du port de commerce sacrifiée. Par solidarité avec ces ouvriers, je me rendais à leurs côtés, sur le site, face aux Hauts fourneaux. Ils mettaient en moi, leur élu local, leurs derniers espoirs ; moi, j’étais là impuissant mais, avec eux, révolté.

Impuissant face au couperet de ce groupe multinational ; révolté que cette décision intervienne après un plan de modernisation de plusieurs dizaines de millions d’euros ; révolté que ce groupe, aidé par l’Etat actionnaire, tirait au même moment ces richesses de la spéculation boursière sur les minerais et autres matières premières. Révolté aussi que l’action ERAMET, dès l’annonce de la fermeture du site s’envolait en Bourse, assurant ainsi de copieux dividendes aux actionnaires. Je ne souhaite cette expérience à aucun collègue.

Car où sont les couleurs de la République, lorsque l’Etat abandonne, sur ces territoires, les hommes et les femmes qui depuis des générations ont assuré la croissance et la richesse de la Nation, qui parfois ont payer le lourd tribu de voir des amis, des collègues ou des membres de leurs famille y perdre jusqu’à leur vie.

Où sont les couleurs de la République, lorsque l’Etat, dans la région de METALEUROPE, de LU, de COMILOG, abandonne toute idée de solidarité !

Où sont les couleurs de la République, lorsque l’on laisse seules, les collectivités aux prises avec les conséquences sociales de plusieurs décennies de mutations industrielles. Or, n’est ce pas là où la population souffre le plus, ou les demandes de solidarités sont les plus fortes, que les services publics, qu’il s’agisse de nos quartiers, qu’il s’agisse de l’éducation, qu’il s’agissent de la santé doivent être confortés et renforcés ?

Oui, la France doit être plus juste ; nous ne pouvons pas en tant que socialistes, en tant que républicains accepter que des entreprises, réalisant des bénéfices importants, bénéficiant d’aides publiques, quittent le territoire, pour majorer les profits de quelques uns, jetant à la rue des milliers d’autres !!!

C’est pourquoi je soutiens avec force, la proposition de Ségolène dans le pacte présidentiel de la mise en place d’une politique industrielle capable de préparer l'avenir et de réduire les risques de délocalisations avec, notamment, la création d'une Agence nationale de ré industrialisation.

Oui, la France doit être plus juste. C’est pourquoi nous soutenons la proposition de Ségolène dans le pacte présidentiel proposition de donner la priorité à l'investissement des entreprises, cet investissement créateur d’emploi, avec un taux d'impôt sur les sociétés plus bas pour le bénéfice réinvesti et plus haut s'il est distribué aux actionnaires.

Oui, la France doit être plus juste et assurer une réelle solidarité territoriale. L’Egalité républicaine et territoriale n’est elle pas de garantir aux régions les plus en difficultés, confrontés à des niveaux de chômage parmi les plus forts, de garantir à leurs populations ravagées par la crise, dont revenu moyen disponible est inférieur de 15% au reste du pays, où la mortalité est supérieure jusqu’à 65% par rapport à la moyenne nationale pour les hommes, 42% pour les femmes, où le nombre de grands prématurés est de 15% supérieur à la moyenne nationale, oui ne doit on pas garantir à nos populations les moyens de s’en sortir ?

Pensez vous que l’espoir pour nos concitoyens ce soit la droite ? Celle qui démantèle le service public ! Celle qui s’attaque à notre école en supprimant plus de 5000 postes dans l’enseignement là où l’on en a le plus besoin ! celle qui casse l’hôpital public et notre système de santé en supprimant des moyens là où la dotation hospitalière par habitant est déjà la plus faible !Oui, la France, avec Ségolène, sera plus forte, car le pacte présidentiel présenté aux français est le projet de la justice et de la solidarité.
Alors, pour l’avenir de notre population, sache Ségolène, que, ensemble, tous ensemble, nous te porterons, demain à la victoire !